Les filles de la Passion

À Londres, après huit ans passés aux États-Unis, Maggy retrouve ses amies d’enfance, Dizzy et Rosheen, avec lesquelles elle a grandi au couvent des Filles de la Passion, dans l’Irlande des années 1960-70. Dizzy organise des réunions clandestines avec des nationalistes nord-irlandais, Rosheen pleure sa séparation d’avec Sean, son mari violent traumatisé par les tensions intercommunautaires à Derry et prêt à tout pour la reconquérir.

Maggy, qui tente de terminer sa thèse de sémiologie avant de ne plus avoir d’argent, va être amenée à commettre un attentat avec une bombe de l’IRA. La raison de son geste ? Peu importe. Pour l’IRA, elle sera une héroïne. Pour les autorités britanniques, une terroriste. Alors qu’au fond de sa cellule elle entame une grève de la faim, les souvenirs et les hallucinations se mêlent, et, au bout du bout, toujours la même question : quelle est la marge de liberté d’un individu dans un monde balisé de toutes parts ?

Ce texte singulier, profondément féministe, résonne avec la radicalité qui traverse aujourd’hui notre société. Il s’inscrit par ailleurs dans la mouvance des auteurs irlandais, qui, d’Edna O’Brien à Sally Rooney, en passant par Roddy Doyle, suscitent chez les Français un nouvel appétit.

BAZ’ART | Dans ce récit court mais percutant, Julia O’Faolain explore la solidarité entre les jeunes Irlandaises et les liens tissés malgré l’emprise toujours présente du discours politique qui divise. On l’aime vraiment, ce texte singulier, profondément féministe.

LA FRICHE | J’ai trouvé le texte sensible et pertinent, résonnant avec le temps présent. Basile.

L’USAGE DU PAPIER | Un texte court et puissant sur le sacrifice d’une jeunesse conditionnée par le conflit nord-irlandais. À découvrir !

 

Traduit de l’anglais ( Irlande) par Olivier Deparis. Couverture © Tylor Durand. Format 10.5 x 15. Prix 6,90 euros | 80 pages. ISBN | 978-2-3712-0048-7. Genre | Fiction.

Née à Londres en 1932 d’un père nouvelliste et d’une mère écrivaine de livres pour enfants, tous deux révolutionnaires irlandais, Julia O’Faolain grandit à Dublin et fréquente des écoles religieuses malgré l’athéisme de ses parents. Tous les samedis, un salon littéraire se tient chez ses parents, où elle peut observer à loisir de nombreux auteurs irlandais. Après un diplôme d’italien et de français à l’Université de Dublin, elle poursuit ses études à la Sorbonne et à l’Université de Rome. Elle enseigne, traduit, édite et passe une bonne partie de sa vie aux États-Unis, en Angleterre ou encore en Italie avec son mari, un historien. Elle commence à écrire dans les années 1950 et publie plusieurs romans, une autobiographie et des nouvelles. Son roman Gens sans terre est sélectionné pour le Booker Prize 1980.

Elle est décédée le 27 octobre 2020 à l’âge de 88 ans.

Crédits photo : Johnny King